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Échange de tirs, au moins un mort… Que se passe-t-il à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ?
Échange de tirs, au moins un mort… Que se passe-t-il à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ?

Le Parisien

time6 hours ago

  • Politics
  • Le Parisien

Échange de tirs, au moins un mort… Que se passe-t-il à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ?

Il a suffi d'une étincelle pour que les tensions éclatent de nouveau. Après des tensions entre les deux armées, le Cambodge et la Thaïlande ont échangé des tirs, ce jeudi, dans ce qui est déjà l'escalade militaire la plus grave en près de 15 ans entre les deux pays. Un civil thaïlandais a été tué par une frappe d'artillerie cambodgienne et trois autres ont été blessés après des échanges de tirs. Bangkok a demandé à tous ses ressortissants au Cambodge de quitter le pays dès que possible. Tout a commencé mercredi, lorsqu'un soldat thaïlandais a perdu une jambe en marchant sur une mine antipersonnel à la frontière disputée avec le Cambodge. Or, selon le Premier ministre, une enquête de l'armée thaïlandaise a permis de fournir des preuves selon lesquelles le Cambodge avait posé de nouvelles mines dans la zone disputée. Des accusations « catégoriquement » rejetées par le ministère cambodgien de la Défense. « Le Cambodge a rappelé à plusieurs reprises à la Thaïlande que ces zones contenaient encore de nombreuses mines terrestres datant d'anciens conflits », a déclaré Maly Socheata, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, dans un communiqué. « Il est profondément regrettable que la partie thaïlandaise ait non seulement omis d'assumer la responsabilité de ses actions agressives mais soit également allée jusqu'à accuser le Cambodge de violer le droit international », a-t-elle ajouté. En réponse à l'incident, qui a fait cinq blessés en tout, le gouvernement thaïlandais a entériné une proposition de l'armée de fermer plusieurs postes-frontières, selon un communiqué. « Il a également été décidé d'abaisser le niveau des relations diplomatiques en rappelant l'ambassadeur thaïlandais au Cambodge et en expulsant l'ambassadeur cambodgien en Thaïlande », a précisé le gouvernement. De son côté, Phnom Penh a assuré que le Cambodge défendrait son intégrité territoriale « en toutes circonstances et à tout prix ». Le pays a rétrogradé au « plus bas niveau » les relations diplomatiques avec son voisin, a rapporté ce jeudi l'agence cambodgienne d'informations AKP. Ce jeudi matin, des tirs ont été échangés entre les deux armées près de vieux temples datant de l'époque d'Angkor (IXème-XVème siècles), au niveau de la province thaïlandaise de Surin (sud-est) et celle cambodgienne d'Oddar Meanchey (nord-ouest). Chacun se renvoie la responsabilité d'avoir commencé. « Vers 8h20 (3h20 en France), les forces cambodgiennes ont ouvert le feu en direction du flanc est du temple Prasat Ta Muen Thom », tout près d'une base, a annoncé l'armée thaïlandaise dans un communiqué, accusant également la partie adverse d'avoir utilisé un drone sur le site contesté entre les deux capitales une heure plus tôt. « L'armée thaïlandaise a violé l'intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes stationnées », a indiqué de son côté Maly Socheata, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense. « En guise de réponse, les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit légitime à l'autodéfense, en pleine conformité avec le droit international, pour repousser l'incursion thaïlandaise », a-t-elle poursuivi. D'après Bangkok, le Cambodge aurait lancé deux roquettes BM-21 dans un village frontalier de la province de Surin (sud-est), dans le district de Kap Choeng, qui ont fait trois blessés parmi les civils. « Un obus d'artillerie cambodgien a frappé la maison d'un civil thaïlandais, tuant une personne, blessant grièvement un enfant de cinq ans et faisant deux autres blessés », a indiqué le Bureau du Premier ministre thaïlandais dans un communiqué. Il n'est, pour l'heure, pas encore précisé s'il s'agit du même tir ou de deux événements distincts. La Thaïlande et le Cambodge sont à couteaux tirés depuis la mort d'un soldat khmer fin mai dans une zone disputée de leur frontière, à la suite d'un échange de tirs au milieu de la nuit avec des militaires thaïlandais. Chaque armée accuse l'autre d'avoir ouvert les hostilités. Les deux royaumes s'opposent depuis des décennies sur le tracé de leur frontière commune, longue de plus de 800 km, défini pendant l'occupation française de l'Indochine. Mais les tensions actuelles ont atteint une intensité rarement vue. Les points de passage terrestres à la frontière ont été fermés, tandis que le Cambodge a décidé d'arrêter d'importer de Thaïlande du carburant ou des fruits. La semaine dernière, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a annoncé l'instauration en 2026 du service militaire obligatoire, jugeant que la situation tendue avec la Thaïlande justifiait cette mesure, et que le budget de la Défense pourrait également être augmenté. L'épisode moderne le plus violent lié à la frontière remonte à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Nouveaux échanges de tirs à la frontière Cambodge-Thaïlande
Nouveaux échanges de tirs à la frontière Cambodge-Thaïlande

La Presse

time9 hours ago

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  • La Presse

Nouveaux échanges de tirs à la frontière Cambodge-Thaïlande

L'ambassade de la Thaïlande à Phnom Penh, au Cambodge (Phnom Penh) De nouveaux échanges de tirs ont éclaté jeudi matin à la frontière entre les armées du Cambodge et de la Thaïlande, ont indiqué le ministère cambodgien de la Défense et l'armée thaïlandaise. Agence France-Presse Les deux pays se sont mutuellement accusés d'avoir ouvert le feu en premier. L'incident a eu lieu près de vieux temples, au niveau de la province thaïlandaise de Surin (nord-est) et celle cambodgienne d'Oddar Meanchey (nord-ouest). « Vers 8 h 20 (21 h 20 heure de l'Est), les forces cambodgiennes ont ouvert vers le feu en direction du flanc est du temple Prasat Ta Muen Thom, à environ 200 mètres de la base thaïlandaise », a annoncé l'armée thaïlandaise dans un communiqué. La Thaïlande a aussi accusé le Cambodge d'avoir utilisé un drone sur le site contesté, vers 7 h 35 (20 h heure de l'Est). « L'armée thaïlandaise a violé l'intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes stationnées », a indiqué de son côté Maly Socheata, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense. « En guise de réponse, les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit légitime à l'autodéfense, en pleine conformité avec le droit international, pour repousser l'incursion thaïlandaise », a-t-elle poursuivi. Les deux royaumes d'Asie du Sud-Est s'opposent de longue date sur le tracé de leur frontière commune, définie du temps de l'Indochine française, mais la crise en cours est la plus grave depuis près de quinze ans. La mort d'un soldat khmer à la suite d'échanges de tirs en pleine nuit, fin mai, dans une autre zone disputée de la frontière, a mis le feu aux poudres entre Bangkok et Phnom Penh, qui ont drastiquement réduit leurs échanges économiques et diplomatiques. Le Cambodge a rétrogradé au « plus bas niveau » les relations diplomatiques avec son voisin, a rapporté jeudi l'agence cambodgienne d'informations AKP. La veille, Bangkok a rappelé son ambassadeur en place à Phnom Penh et expulsé celui cambodgien de son territoire, après qu'un soldat thaïlandais a perdu une jambe en marchant sur une mine à la frontière. L'épisode moderne le plus violent lié à la frontière remonte à des affrontements qui ont éclaté autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui ont fait au moins 28 morts, et provoqué l'évacuation de dizaines de milliers de riverains.

Conflit Cambodge-Thaïlande : «La France doit défendre la carte issue du traité de 1907»
Conflit Cambodge-Thaïlande : «La France doit défendre la carte issue du traité de 1907»

Le Figaro

time15-07-2025

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Conflit Cambodge-Thaïlande : «La France doit défendre la carte issue du traité de 1907»

TRIBUNE - La mort d'un soldat cambodgien, le 28 mai, dans la région de Mum Bei, une zone disputée, a déclenché une crise diplomatique entre Phnom Penh et Bangkok. Pour Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre du Cambodge, un traité signé par la France stipule pourtant que ce territoire appartient à son pays. Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre et chef du service des porte-parole du Gouvernement royal du Cambodge. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Pour les lecteurs français, le Cambodge, aujourd'hui, c'est avant tout un trésor culturel, des tours de grès d'Angkor au ballet khmer dont les danseuses impavides évoquent les mythiques apsaras. Mais c'est aussi un partenariat moderne entre nos deux États, marqué par une relation commerciale d'un milliard d'euros, une coopération par l'intermédiaire de l'Agence française de développement (AFD) et des décennies d'efforts conjoints pour améliorer les infrastructures, l'éducation, la santé et la conservation du patrimoine. Par-dessus tout, la France et le Cambodge sont unis par la conviction commune que les différends doivent être réglés par le droit et non par la force. Publicité Cette conviction partagée est aujourd'hui sérieusement menacée. Depuis fin mai, un conflit frontalier latent entre le Cambodge et la Thaïlande s'est transformé en crise. Le 28 mai, un soldat cambodgien, non armé et en civil, a été abattu par les troupes thaïlandaises dans la région de Mum Bei, dans la province cambodgienne de Preah Vihear. Dans les semaines qui ont suivi, l'armée thaïlandaise a unilatéralement réduit les horaires d'ouverture des principaux postes de contrôle, en a fermé d'autres et a menacé de couper l'électricité, la fourniture de carburant et les connexions internet. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Ben Pona Ces changements perturbent le quotidien de nombreuses familles le long de la frontière, contredisant les affirmations publiques de Bangkok selon lesquelles «toutes les portes restent ouvertes». En réponse, le Cambodge a privilégié l'action en justice et préféré la retenue stratégique aux représailles. Pourquoi cela devrait-il intéresser la France ? Le fondement juridique de la frontière actuelle a été posé par le traité franco-siamois de 1907, signé entre le Siam et la France au nom du Cambodge. Le Siam n'a pas contesté la carte à l'échelle 1/200 000e issue des travaux de la Commission mixte franco-siamoise et, à la demande de Bangkok, imprimée à Paris. Cette carte n'a pas été contestée pendant 50 ans. Elle a été confirmée par des traités franco-siamois ultérieurs, en 1925 et en 1937, ainsi que par la Convention de Washington de 1946. C'est ce que n'a pas manqué de souligner la Cour internationale de Justice (CIJ) lorsque la Thaïlande a contesté la souveraineté du Cambodge sur le temple de Preah Vihear. La CIJ s'est appuyée sur cette carte dans son arrêt de 1962 en faveur du Cambodge, décision confirmée en 2013. Publicité Pourtant, la Thaïlande considère désormais comme faisant autorité une carte militaire unilatérale, créée de toutes pièces. Il s'agit d'un document jamais approuvé, jamais déposé auprès de l'ONU et totalement incompatible avec la carte issue du traité de 1907. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Pour sortir de l'impasse, Phnom Penh a convoqué une commission de haut niveau, conseillée par le professeur Jean-Marc Sorel, juriste français et avocat du Cambodge auprès de la CIJ de 2011 à 2013. Il s'agit de préparer une nouvelle requête à la CIJ sur quatre secteurs en suspens contestés par la Thaïlande : Ta Mone Thom, Ta Mone Touch, TaKrabey et MumBei. Alors que l'armée thaïlandaise se fait menaçante en se déployant largement de son côté de la frontière, le Cambodge fait le choix de s'adresser à la CIJ pour prévenir le risque d'escalade et non pour provoquer son voisin. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Ben Pona Dans ses déclarations, le gouvernement thaïlandais appelle au calme, mais l'observation sur le terrain révèle une tout autre réalité. Des voyageurs cambodgiens et étrangers ont été bloqués, des commerçants sont entravés dans leurs déplacements et même des convois humanitaires ont été retardés. Le centre de commandement de Bangkok tient des propos d'ouverture, tandis que les commandants provinciaux maintiennent les barrières fermées. De telles contradictions érodent la confiance entre les deux pays, de même que la rhétorique nationaliste en Thaïlande qui, selon les médias régionaux, inclut désormais des appels à la prise d'Angkor Wat par la force. La fermeture des points de contrôle a paralysé le commerce, réduit les salaires journaliers et contraint les travailleurs frontaliers, vulnérables, à emprunter des voies clandestines où rôdent les trafiquants. Elle contrevient également à l'engagement fondamental de libre circulation et de coopération qui réunit les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est. Si rien n'est fait, les tensions locales pourraient déborder la région du Mékong. Le Cambodge n'oublie pas le rôle fondamental pour le respect du droit des traités joué par d'éminents juristes français comme André Gros et Paul Reuter. Il est sensible au rôle international de la France : un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, le plus vaste réseau diplomatique de l'UE en Asie du Sud-Est et une stratégie indopacifique tournée vers l'avenir qui valorise la centralité de l'Asie du Sud-Est, l'État de droit et la connectivité maritime et terrestre. Publicité La France est donc particulièrement bien placée pour encourager la Thaïlande à reconnaître la compétence de la CIJ, en érigeant les tribunaux et non les casernes, en lieu de règlement ; pour soutenir l'accès humanitaire en appelant à la réouverture complète et inconditionnelle de tous les points de contrôle aux frontières ; pour lutter contre la désinformation en apportant une assistance technique aux initiatives médiatiques régionales qui promeuvent une information vérifiée et multilingue et pour soutenir la diplomatie de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est au sein des forums de l'UE et de l'ONU. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Nous lui demandons de poursuivre sa défense d'un ordre multilatéral fondé sur le droit et non sur la force. Paris sait que lorsque les frontières légales sont remises en question sur un continent, les frontières partout dans le monde deviennent moins sûres.

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